Je ne peux m'empêcher de protester : hors de question. Hors. De. Question. Je regarde le hibou envoyé par ma mère avec méchanceté, tandis que lui affiche un air blasé, comme toujours. - Tu m'emmerdes toi ! T'aurais pas put te perdre ? Ou crever tiens. Il me regarder avec de grands yeux et semble attendre une réponse à faire parvenir à sa propriétaire. Je soupire, passe une main dans cheveux et répond à la suite de la lettre reçue, envoyée par ma mère. Très bien. Mais c'est la dernière fois. J'attache le message à la patte de l'animal qui me pince au passage. Je regarde la bestiole et me retient de l'étriper. Après l'avoir renvoyé chez lui, je me lève et va dans ma chambre pour choisir une robe. Toute simple. Bleue, à bustier, qui s'arrête au dessus de mes genoux. Je soupire, fronce les sourcils et vais me changer.

Je soupire une dernière fois, le laisse se reculer, passe la main dans mes cheveux décoiffés et adresse un regard noir à Espèr qui me bouscule. Crétin. pense-je en serrant les temps. Dans un geste assez rapide, je remonte la bretelle de mon soutien-gorge, le rattache et replace le bas de ma robe avant de faire de même avec le bustier, sans me soucier de lui. Je ne lui adresse même pas un regard lorsque je l’entend s’asseoir, ou plutôt s’affaler dans le fauteuil du bureau. Juste mes yeux qui se lèvent vers le ciel pour souligner son manque d’élégance totale et caractéristique de sa personnalité exécrable. Note à moi-même : ne plus m’envoyer en l’air avec ce type. Nouveau soupir. Après tout, j’ai beau me dire cela à chaque fois, ça ne change absolument rien : il suffit que nous nous retrouvions dans la même pièce, seuls, pour que tout dégénère et que l‘on en vienne aux mains. Dans tous les sens du terme, d’ailleurs. - Vire du bureau, dar.. Je me tourne vers lui, m’apprêtant à lui répondre de manière cinglante, lorsque je comprend pourquoi il s’est arrêté. J’affiche un sourire narquois en le voyant reboutonner de façon trop rapide -et donc mal- sa chemise mais ne dit rien et préfère enfiler mes talons. Je le regarde se diriger vers le couloir avec un haussement de sourcil, soupire une nouvelle fois et me résigne à le suivre, à contre cœur. Car s’il y a bien une chose plus désagréable encore que de rester avec lui, c’est belle et bien de rester avec tous les autres réunis dans une même pièce. Je récupère mon sac et sort dans le couloir, marchant derrière lui. - Je n'comprendrais jamais comment Irène peut être tombée assez bas pour accepter sans broncher de se marier avec toi. Il ne répond pas, chose guère surprenante venant de lui. Fier comme un paon, je sais à quel point il peut détester recevoir des critiques et autres commentaires du genre. Espèr se tourne vers moi, me regarde. - Fais bien attention à tes cheveux. Je lève les yeux au ciel, le regarde haut en bas avec un rire amer avant de passer devant lui. - Et toi remet comme il faut les boutons de ta chemise, t'auras déjà l'air moins idiot et moins.. "pris sur le fait". Je vais dans la salle de réception saluer les personnes n'ayant toujours pas vu depuis mon arrivée, et prend un malin plaisir à me diriger en premier lieu vers Irène, sachant qu'Espèr n'allait pas tarder à arriver à son tour vers elle. J'affiche alors un immense sourire, aussi grand qu'hypocrite, et pose ma main sur l'épaule de la jeune femme. - Irène ! Comment vas-tu ? Je l'écoute me déblayer les histoires qui remuent sa pauvre petite vie de sorcière fiancée à mon cher et tendre cousin. Sans intérêt, aucun. Je regarde autour de nous, détaille les gens autour de nous. Je repose les yeux sur elle en souriant lorsqu'elle se met à évoquer Espèr. - Justement, Espèr est là, regarde. Je le regarde et affiche un sourire de plus hypocrites en lui faisant signe de nous rejoindre.