Siran regarde à gauche, à droite, et traverse la rue d'un pas rapide. Elle soupire, passe une main dans ses cheveux et les frotte l'une contre l'autre pour les réchauffer, voyant de la vapeur de se former dans l'air à chaque fois qu'elle ouvre la bouche. Elle marche silencieusement, sans un bruit, donnant ainsi l'impression qu'elle flottait. Certes, elle aurait put y aller en transplanant. Ou en balai. Ou d'un tout autre moyen possible et magique. Mais non : elle avait besoin de marcher, de se retrouver seule, loin des brouhahas et des discussions infinies qui animaient le 12, square Grimmaurd. Elle ne supportait plus d'entendre la même rengaine à longueur de journée, les mêmes conversations sorties par des personnes différentes. Non, elle en avait assez. Les entendre une fois, deux fois, trois fois, mais pas plus. Stop. Il faut savoir dire stop. Cependant, ces paroles incessantes lui avaient au moins permis une chose : avoir une excuse pour se retirer le temps d'une soirée ou deux, et d'aller vagabonder seule. Ah ça.. C'est tout ce qu'elle attendait depuis plusieurs semaines : une occasion de se retrouver en tête à tête avec elle-même. Mais Siran n'aime pas ne rien faire alors, sans consulter personne, elle avait décidé, quelques jours auparavant, de partir -seule- à la recherche de cette fameuse maison, ce soit-disant repère dans lequel crécheraient cinq mangemorts, et d'essayer d'y entrer. Alors, d'un pas décidé, rapide, mais toujours aussi silencieux, Siran s'approche de la fameuse maison. Une vieille bâtisse, assez délabrée en apparence mais qui, et elle en était sûre, pourrait l'aider à avancer dans sa lute contre les mangemorts et le Seigneur des Ténèbres. Elle détaille la façade du lieu et remarque des mouvements à l'intérieur de l'une des pièces. Mouvement de recul. Elle fronce légèrement les sourcils, plie les paupières pour distinguer un peu mieux les visages qui s'offrent à elle -sans grand succès-, avant de disparaître dans un coin, non loin de là, et d'attendre qu'ils sortent.

Une heure passe. Siran serre les dents, à la fois à cause du froid qu'à cause de l'attente provoquée par le refus de sortir des cinq mangemorts. Mais d'un seul coup, alors qu'elle commençait à perdre espoir, elle lève les yeux vers la porte et les voit quitter la maison. Elle ne peut s'empêcher d'afficher un sourire carnassier à l'idée de pouvoir enfin mettre son plan à l'attaque. Siran les regarde donc partir, attend quelques minutes pour s'assurer qu'ils ne soient plus là, et s'avance à nouveau vers la vieille maison. Devant la porte, elle sort sa baguette et tente d'ouvrir à l'aide d'un classique Alohomora. Sans succès. Elle hausse les sourcils, tente toute une série d'autres sortilèges lui venant en tête. Elle se mord la lèvre, remarquant le manque d'effet de ses sortilèges. Siran cherche un instant l'explication et comprend : un cadenas. Une connerie de cadena qui bloque la porte et est impossible à ouvrir avec la magie. Le vent tiraille sa peau, vient la fouetter et lui arrache une grimace. Elle déglutit, descend les marches du porche, à l'affût du moindre bruit qui se ferait entendre, et regarde autour d'elle, cherchant une solution. La jeune femme ne peut s'empêcher de se laisser tomber sur le sol en comprenant la seule solution qui lui restait. Elle soupire, sort sa baguette et créé un patronus corporel, qu'elle envoie au 12, square Grimmaurd. Donovan, fais preuve d'humilité et ramène ta saloperie de guêpe ici. Tout de suite. Elle soupire à l'idée que le message sera entendu par tous les membres de l'Ordre, s'assoit dans un coin et attend, espérant qu'il viendrait. Son ventre se serre, comme si une personne venait lui nouer l'intérieur d'elle. Elle se mord la lèvre, tripote ses cheveux, commence à les tresser inconsciemment en regardant dans le vide, attendant qu'il arrive. Siran perd la notion du temps. Elle patiente, sans cesser de natter ses cheveux pour garder ses mains actives et chaudes. Elle lève brusquement la tête en l'entendant arriver, le détaille. Rapidement, la jeune femme se met debout, rejette ses cheveux en arrière et croise les bras. Parait que t'es doué avec les trucs moldus. Elle le regarde de haut en bas, le visage fermé.